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Les claviers et synthétiseurs de légende

Les claviers et synthétiseurs de légende

Dérivé du clavicorde médiéval et du clavecin baroque, le piano est l’instrument à cordes frappées le plus emblématique au monde. Bon nombre d’inventeurs de génie se sont essayés à reprendre son clavier et ses touches pour créer les synthétiseurs, pianos électriques et orgues qui ont façonné la musique depuis les années 50. Découvrez, sans plus tarder 4 claviers et synthétiseurs de légende !

Fender Rhodes : Le roi des pianos électriques

Un Rhodes Suitcase de 1965

Durant la Seconde Guerre mondiale, Harold Rhodes entre dans l'US Air Force. Il est chargé de remonter le moral des soldats blessés au front. Il construit donc un piano suffisamment petit et léger pour être transportable dans une valise. Plutôt que des cordes, son piano fait vibrer des plaques d'aluminium récupérées sur les ailes de bombardiers B-17. Son instrument, qui ne fait que deux octaves et demi, connaît un grand succès dans les rangs de l’armée.

Conquis par cette invention, un certain Leo Fender (créateur des guitares Fender) propose à Harold d’unir leurs forces pour élaborer un piano électrique de 32 touches plus sophistiqué. Ainsi naquit le premier Rhodes de série : le “Piano Bass” qui sera notamment utilisé par Ray Manzarek, claviériste des Doors pour les lignes de basses des morceaux du groupe californien.

Il faudra attendre 1965 et la sortie du premier “Rhodes Suitcase” et ses 73 touches pour voir les ventes exploser. À l’époque, l’usine Fender en produisait 50 par jour, rien que ça ! Il forgera ensuite les sonorités des décennies qui suivront en jazz, blues ou rock. On le retrouve encore aujourd’hui dans bon nombre d’enregistrements studio ou sur scène.

Le son Rhodes :

Le Minimoog : Mini clavier — maxi son

Un Minimoog de 1970

En 1970, Robert Moog et Bill Hemsath, deux inventeurs de génie, s’allient et deviennent les géniteurs du premier synthétiseur analogique muni de touches de clavier : le Minimoog.

Il est d’abord adopté par des Jazzmen avant-gardistes comme Chick Corea ou Herbie Hancock qui voient en lui la possibilité d’ajouter une nouvelle sonorité à leurs solos. Mais c’est le rock progressif de Yes, Genesis et Pink Floyd qui le fera connaître au grand public dans les années 70.

On le considère également comme le précurseur de la musique électronique avec le groupe expérimental Allemand Kraftwerk et leur titre Autobahn ainsi que Giorgio Moroder compositeur de I Feel Love de Donna Summer qui sera le premier à coupler le clavier avec un séquenceur. Il raconte sa découverte en introduction du titre Giorgio By Moroder sur l'album Random Access Memories de Daft Punk.

Le son Minimoog sur la bande original de Midnight Express, composée par Giorgio Moroder :

Le Mellotron : l'ancêtre de l'échantillonneur

Un Mellotron des années 60

Mellotron”, sur le plan étymologique, est la contraction de deux mots : Mello qui signifie moelleux et tron abréviation de électronique. Résultat : un son tout doux !

Il est issu de l’imagination de son créateur Harry Chamberlain et fut commercialisé au début des années 60 par une petite société de Birmingham en Grande-Bretagne.

Le mellotron est reconnaissable par le son qu’il produit venant de petites bandes pré-enregistrées dont la lecture est déclenchée par l’action des touches du clavier. L'interchangeabilité de ses bandes offrant à l’instrument une palette sonore infinie, il est considéré comme le premier échantillonneur.

On le retrouve sur l’introduction de Strawberry Field Forever des Beatles, et qui d’autre que Paul McCartney pour nous le présenter ?

L’orgue Hammond B3 : le son Jazz

Un Hammond B3 et sa cabine Leslie

Tout droit sorti de l’imaginaire de Laurens Hammond en 1955, le B3 est à l’origine conçu pour équiper des églises n'ayant pas la place ou les moyens financiers pour disposer d'un orgue à tuyaux. Il aura une toute autre destinée une fois adopté par des musiciens tels que Billy Preston, ou Jimmy Smith. Le B3 va très vite devenir le son typique du Jazz entre 1955 et 1970. Et sera également adopté par le rock progressif à l’instar de Pink Floyd et Deep Purple.

Cet instrument électromécanique utilisant des roues phoniques est souvent associé à une “Cabine Leslie”, une enceinte en bois avec des haut-parleurs rotatifs produisant le son si particulier de l’orgue Hammond. Par ici pour écouter !

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