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5 objets détournés pour un usage musical

5 objets détournés pour un usage musical

La liste des accessoires pour la pratique d’un instrument est assez normée. Pour une guitare, peut-être aurez-vous besoin d’un médiator, d’un capodastre, les plus aventuriers se muniront tout au plus d’un ebow ou d’un bottleneck. Mais il y a toujours des petits malins pour repousser les limites de sa pratique, quitte à flirter avec l’incongru : pièces de monnaie, perceuse, tronçonneuse, tournevis, etc. Un vrai attirail de torture pour ces bourreaux géniaux de la six-cordes.

Brian May et son penny

Brian May, king du système D, avait déjà à son actif la fabrication maison de sa célèbre « Red Special » dès 1963 avec son corps en chêne, son manche en acajou et ses marquages en nacre confectionnés avec les boutons de la boîte de couture de sa mère. Le guitariste flamboyant de Queen pousse un peu plus loin la singularité de son équipement, en rejetant le traditionnel plectre en plastique pour un en metal. En effet, ne trouvant pas de médiator convenant à son jeu en termes de prise en main, de grandeur et de dureté, il jette son dévolu sur… une pièce de un penny, plus petite, maniable et solide.

Le guitariste de Queen sur scène.

Eddie Van Halen et sa perceuse

La chose fait son petit effet en live : quand le guitariste de Van Halen débarque sur scène avec sa perceuse customisée à l’aide de scotchs rouges, blancs et noirs, respectant son design attitré, que l’on retrouve sur ses guitares EVH Stripped Series ou sur la pochette de The Best of Both Worlds, ce n’est pas pour faire de la maintenance. C’est le signe qu’il va se lancer dans la légendaire introduction stridente du morceau « Poundcake », présent sur l’album For Unlawful Carnal Knowledge.

Jesse Dupree et sa tronçonneuse

Si Van Halen est équipé pour monter un meuble Ikea, Jesse James Dupree, chanteur capillairement charismatique du groupe Jackyl, l’est aussi pour fournir la matière première au vendeur de meubles en kits suédois. En effet, quand il entreprend de débiter des riffs musclés sur « The Lumberjack » (« Le Bûcheron », en français), un bon blues-rock des familles… avec une tronçonneuse, cela envoie du bois, selon l’expression consacrée. Il gratifie même ses auditeurs d’un solo à la fin du morceau… À écouter sur un chêne hi-fi.

Jimmy Page et son archet

Cette fois, l’usage de l’objet insolite est motivé par des exigences musicales et pas seulement pour épater la galerie. Car, au-delà de l’impact visuel, impressionnant de voir le guitariste de Led Zeppelin élever son archet de violon dans les airs pour l’abattre sur son instrument au moment d’exécuter le monument « Dazed and Confused », son emploi donne une dimension psychédélique et inédite au titre.

Sonic Youth et ses tournevis

Dès l’album Confusion is Sex, les New-Yorkais de Sonic Youth, apparentés jusqu’alors au mouvement no-wave, s’émancipent du courant et fondent leur singularité sur leur approche non conventionnelle de l’instrument. En effet, à bonne école avec le regretté compositeur expérimental Glenn Branca, auprès de qui les guitaristes Lee Ranaldo et Thurston Moore ont fait leurs classes, ces derniers triturent, martyrisent leurs instruments avec des accordages aléatoires et surtout en les attaquant avec des baguettes de batterie pour en tirer des sons expérimentaux et discordants. Il n’est pas rare qu’ils utilisent également des tournevis, coincés entre le manche et les cordes pour obtenir des sons carillonnant très singuliers.

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