La rentrée est là, vos coups de soleil ont lamentablement terminé en pelure disgracieuse, les barbecues de l’été pèsent sur votre ceinture abdominale et vous abordez le travail plus fatigué qu’en le quittant. Mais avec la reprise viennent aussi les bonnes résolutions, boostées par un moral d’acier. Parmi elles, vous avez choisi de vous mettre à la musique. Grand bien vous en fasse ! Mais… par où commencer ?
Tester, c’est l’adopter
Porté par l’envie impérieuse de se mettre à la musique, on n’a pas toujours d’idée arrêtée sur l’instrument dont on souhaite jouer. En ce cas, première étape : le magasin d’instruments. La plupart du temps, les plus courants y sont disponibles, alors n’hésitez pas à les essayer, poser vos doigts dessus, prenez-les en main, c’est autorisé dans la mesure où vous les manipulez avec délicatesse. Et ne complexez pas par rapport aux autres clients agaçants qui s’amusent à jouer le Canon de Pachelbel pour épater la galerie, ils ont bien commencé quelque part aussi.
Une fois que vous avez choisi une famille d’instruments, par exemple le clavier, reste à savoir si vous optez pour le papa piano, la maman harmonium, le cousin synthétiseur, etc. Même chose pour les guitares et affiliées, les possibilités sont nombreuses, de la guitare électrique à la classique, en passant par l’électroacoustique… Les formes sont variables, de l’hollowbody à la solidbody… L’exotisme vous plaira peut-être davantage avec le banjo, le ukulele, le dulcimer ?
Un petit tour d’horizon non exhaustif de ce qui s’ouvre à vous ?
- Les instruments à cordes : violon, alto, violoncelle, contrebasse, harpe, guitare, basse, clavecin, piano, etc.
- Les instruments à vent : flûtes, hautbois, cor anglais, basson, contrebasson, clarinette, saxophone, trompette, trombone, cor d’harmonie, tuba, orgue, etc.
- Les percussions : batterie, timbale, bongos, maracas, xylophone, claves, triangle, etc..
De nombreux critères entrent en ligne de compte :
La place et l’insonorisation
Il y a l’envie et les contraintes. Pensez bien à la place que peut occuper votre instrument et veillez à ce qu’il n’empiète pas sur votre espace vital, celui de vos proches, celui de vos voisins, voire de votre canton. Si vous habitez un petit studio de 20m2, la batterie n’est pas forcément une riche idée, surtout si les cloisons sont fines. Encore que des solutions alternatives s’offrent à vous : le choix d’un kit réduit au minimum, une batterie électronique (compacte ou pas), des embouts silent tips pour vos baguettes, un set de sourdines, etc.
Votre budget
D’un triangle à 6 euros à un piano à queue à 30 000 euros, ou au sein d’une même famille d’instruments, comme entre une guitare de débutant Harley Benton à une Gibson Les Paul Deluxe de 1972, la marge est grande et plus extensible que votre compte épargne. Fixez-vous une limite à ne pas dépasser qui comprendra tout ce dont vous avez besoin…
Les accessoires
… Et oui, votre nouvelle dulcinée a parfois besoin d’accessoires, indispensables ou pas. Prenez en compte cet élément au moment de l’achat au risque de grever le budget alloué. Un piano numérique sans pédale, tabouret, casque, support et tutti quanti, c’est moins pratique. Une basse ou guitare électrique, c’est bien, mais un ampli et un câble, ce n’est même plus au niveau de l’accessoire dans ce cas. Voilà peut- être de quoi vous faire opter pour une acoustique ?
Envisagez aussi tous les cas de figure : peut-être serez-vous amené à vous déplacer avec. Dans ce cas, un gigbag souple est plus qu’un minimum pour votre instrument, l’idéal étant un flight case, mais c’est un budget…
Et l’on ne parle vraiment que du minimum syndical, vous découvrirez petit à petit une jungle de produits, depuis les accordeurs jusqu’aux pédales d’effets, en passant par les métronomes, les clés d’accordage, les protections auditives, les produits d’entretien, on en passe et des meilleurs.
La facilité à apprendre
Ce n’est pas le meilleur des critères. Si vous souhaitez vous investir dans l’apprentissage d’un instrument, choisir la voie la moins douloureuse n’est pas le meilleur chemin. Ou alors, achetez un bâton de pluie ou un vuvuzela. Mais vous verrez que le plaisir d’en jouer sera éphémère. Pourquoi ? Parce que de l’effort d’apprentissage naît le plaisir de l’accomplissement et de la maîtrise, jeune padawan.
Vos capacités physiques ?
Certes, des doigts longs et puissants pourraient vous simplifier la vie en tant que bassiste, une bonne musculature dorsale en tant que batteur. Votre 1m50 peut vous handicaper dans la pratique du tuba. Mais tout cela ne vaut pas grand-chose face à l’envie et l’adaptabilité.
Sinon, pour prendre des exemples extrêmes, le batteur de Def Leppard n’aurait pas continué à jouer avec un seul bras ou les séquelles des brûlures à la main gauche de Django Reinhardt l’auraient empêché de devenir un maître du jazz manouche.
Parce que c’est notre projet !
Se poser la question du but peut vous aider à relativiser votre choix. Souhaitez-vous en jouer pour votre seul plaisir ? Pour jouer en groupe ? Pour faire des concerts ? Pour assouvir un rêve de gamin ? Pour partager une passion avec vos enfants ?
Le feeling
Quand vous allez voir des concerts, que vous visionnez des vidéos, que vous écoutez de la musique, vers quel instrument se porte votre attention ? Quand vous mimez un instrument inconsciemment, porté par la musique, lequel est-ce ? Et surtout, que ressentez-vous ? Vous avez la chair de poule, une envie irrépressible de danser, le besoin de faire du bruit ? Ce qui prône avant tout, c’est votre affect vis-à-vis de l’instrument, ce que vous ressentez en entendant ses sonorités feutrées ou agressives, etc.
Un choix ne peut être mauvais
Ne perdez pas de vue que ce choix ne vous engage pour la vie que si vous tombez amoureux de votre instrument (et c’est ce qui peut vous arriver de mieux). Dans le cas contraire, vous pourrez changer, varier, en maîtriser d’autres et ce qui sera appris vous servira forcément par la suite.